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Offenbach au pays de l’Euro

Nouvelle production et même entrée au répertoire pour l’Opéra de Francfort avec Les Brigands de Jacques Offenbach. L’opéra-bouffe tient ses promesses dans une version allemande et modernisée par la metteuse en scène Katharina Thoma.

Les Brigands
Musique : Jacques Offenbach (1819-1880)
Direction musicale : Karsten Januschke
Mise en scène : Katharina Thoma
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Francfort
Opéra de Francfort
28 janvier au 22 février 2024

Les Brigands de Jacques Offenbachn’ont jamais eu en France la postérité des Contes d’Hoffmann ou de la Belle-Hélène. Aussi l’œuvre a très rarement traversé le Rhin, ironie pour le compositeur à succès du 19ème siècle, natif de Cologne … L’Opéra de Francfort a donc décidé de faire justice à cet opéra-bouffe en trois actes aux airs et aux chœurs fort attachants. Pour mettre l’œuvre à portée du public la metteuse en scène chevronnée Katharina Thoma a opté pour une traduction en allemand comportant des dialogues modernisés. Le fermier se trouve ainsi bio et la monnaie l’euro. Ce parti pris évidemment contestable n’a pas déplu et loin s’en faut au public venu nombreux en ce dimanche de première, bravant la grève des conducteurs de train la plus longue dans l’histoire du pays.

Après une ouverture exposant les différents thèmes de l’ouvrage le rideau se lève sur un poste-frontière entre l’Italie et l’Espagne … Rien de sérieux dans cette œuvre où tout est source de dérision avant que les conflits en Europe n’explosent à la fin du 19ème siècle. Ne surtout pas confondre ces Brigands avec la pièce homonyme de Friedrich Schiller, sommet du théâtre de langue allemande. Le traitement des décors en carton-pâte d’Etienne Pluss, réhaussés d’un éclairage moderne ingénieux donne à la scène une allure fraîche et comique. La direction des chanteurs et leur engagement font sourire au même titre qu’une chorégraphie bravache digne des flash-mobs contemporains. L’on se prête facilement à sourire de la caractérisation des carabiniers italiens ou des grands d’Espagne croqués de couleurs chatoyantes.

Une scène de l’opéra @Barbara Aümuller

Musicalement le chef allemand Karsten Januschke fait un travail remarquable d’équilibre entre légèreté et précision de chacun des pupitres. La versatilité des musiciens de l’Opéra de Francfort n’est plus à vanter mais enthousiasme autant en fosse que lorsque qu’ils se produisent sur la scène du voisin Alte Oper.

Tous les chanteurs débutent dans leur rôle et la distribution fait mouche. L’américaine Elizabeth Reiter se distingue particulièrement par ses dons d’actrice et sa voix chaleureuse et ronde. Son amoureux, un rôle travesti, n’a pas le même abattage ; mais l’américano-japonaise Kelsey Lauritano assure néanmoins.

L’autre chanteur enthousiasmant du plateau est l’australo-autrichien Gerard Schneider dans le Chef des Brigands. Sa voix lumineuse et son jeu truculent animent parfaitement le groupe de ces bandits de grand chemin dont un certain nombre d’individualités parmi la troupe de l’Opéra se font un nom à l’occasion de cette série de représentations.

Enfin la star de ce cet opéra léger demeure incontestablement le chœur qui se taille cet air qui fit le succès de l’œuvre à la création au Théâtre des Variétés à Paris en 1869. L’air dit des brigadiers avec ces pianos et ces chuchotements est aussi ingénieux que les chœurs de Puccini qui sont bien postérieurs. La chorégraphie de Katharina Thoma assaisonne le tout avec panache. Un opéra-bouffe aussi léger que savamment articulé à consommer sans modération.

Vincent Le Baron
Vincent Le Baron, diplômé de droit à la Sorbonne à Paris, a débuté la critique de danse il y a environ vingt ans. Formé par René Sirvin au quotidien Le Figaro, il collabora à deux revues de danse mensuelle, Danse Light et Ballet 2000. Vincent a couvert pour ces supports les saisons de l’Opéra de Paris mais également des représentations en région ainsi qu’en Europe, à New York et à Tokyo. Pendant quelques années de 2014 à 2018, Vincent collabora à altamusica, un site principalement spécialisé dans la musique mais comportant également une tribune de danse. Sa dernière collaboration fut à la prestigieuse Ballet Review qui compta de longues années les signatures prestigieuses de Clement Crisp et Clive Barnes. Occasionnellement il participa à la rédaction des programmes dont ceux du Théâtre du Châtelet à Paris.

Vincent Le Baron, llicenciat en dret per la Sorbona de París, va començar a escriure crítica de dansa fa uns vint anys. Format per René Sirvin al diari Le Figaro, va col·laborar en dues revistes mensuals de dansa, Danse Light i Ballet 2000. Per a aquests mitjans, Vincent va cobrir les temporades de l'Òpera de París però també actuacions a la regió i a Europa, a New York i Tòquio. Durant uns anys, del 2014 al 2018, Vincent va col·laborar a altamusica, un lloc principalment especialitzat en música però que també inclou un fòrum de dansa. La seva darrera col·laboració va ser amb la prestigiosa Ballet Review que durant molts anys va incloure les prestigioses signatures de Clement Crisp i Clive Barnes. De tant en tant va participar en la redacció de programes, entre ells els del Théâtre du Châtelet de París.

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